Luttes de précaires à Dax

Des journées de travail de 14h à 16h.
Pas d'heures sup.
Pas de vacances, puisque le boulot consiste justement à être au service des clients en vacances, aux thermes, en fêtes, à la noce,...

Des forfaits sous-payés, des chèques-emploi bidons. Des pouvoirs d'achat en baisse.
Des droits bafoués.
De l'emploi en discontinu, et donc des revenus en discontinu.

Des travailleurs bafoués

Voilà les conditions de travail et de vie qui sont faites par le Patronat avec l'appui des gouvernements de droite comme de gauche, de leurs valets, et des lois, aux saisonniers, aux extras, dans le secteur du tourisme, du thermalisme...
Et en plus, ces lois du travail, pourtant déjà favorables au Patronat, sont bafouées sur le terrain en toute inpunité, pour faire encore pire.

En deux mots, PRECARITE et EXPLOITATION.

La coupe est pleine : un collectif de soutien aux travailleurs précaires, à Dax (Landes) a décidé de passer à l'action, en appelant d'autres précaires à prendre contact, pour s'organiser et résister pacifiquement.

Agir directement

L'appel pour une première action a eu lieu le 15 août.

Un rendez-vous a été lancé pour se rassembler place de la Potinière, en face du Casino à 15h:
* sangria de la solidarité;
* une action pacifique chez Arcade, à Dax, filiale du groupe hôtelier européen Accor.

Des exploiteurs sans scrupule

Le groupe Accor s'est implanté à Dax en 1997.
Il a imposé sa présence en promettant aux élus locaux et à la population de redynamiser la station, et a pris soin de reformuler sa promesse aux élections de 2001.

L'hôtel du Pouy a été fermé. Le site historique des Baignots a été abandonné et bradé à d'autres promoteurs. Le Casino que le groupe avait imposé a été revendu au groupe Barrière. Ce qui met clairement en lumière, l'absence de volonté de tout investissement.

Cette course à l'accumulation de capitaux privés par la plus-value soutenue par les élus conduit en plus aux financements par l'argent public de travaux d'aménagement des berges de l'Adour qui profitent principalement aux 4 hôtels loués par la multinationale.

Sous-tirer le maximum d'argent, en compressant au maximum les charges et les charges de personnel en particulier, pour une accumulation honteuse de bénéfices privés, voilà ce qui frappe la classe de celles et ceux qui, précaires, fournissent leur indispensable savoir-faire au groupe sans en récolter leurs fruits.
Précaires qui ne reçoivent que le mépris, sous les pires conditions physiques, morales et financières d'exploitation par le travail, à l'époque de ce nouveau millénaire.

Ceux qui ont fait dans leur froc

Malgré une information publique diffusée dans toutes les directions, sur les Landes, la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques, seule une petite équipe de précaires s'est rassemblée au rendez-vous. Les locaux de l'exploiteur ont été paisiblement investis en présence de la clientèle pour pactiser avec les personnels exploités, dont certains animés d'une peur certaine face aux risques de réactions patronales devant l'évènement, mêlée sans doute au fond à une certaine joie.

Mais, ceux qui ont le plus fait dans leur froc, ce sont les exploiteurs eux-mêmes et les gros bras de la municipalité dacquoise, qui ont débarqués en nombre pour cerner, par une menace d'emploi de la force, la poignée de résistants pacifiques qui sont restés sereins.

Cet exercice de la menace visible pouvaient-ils fournir une meilleure preuve de la collusion des intérêts municipaux dacquois avec l'exploiteur multinational, sur le dos des précaires ? Avec le souci de faire taire.

Engager les luttes autogérées sur le terrain

Pour faire reculer l'exploitation, il ne reste qu'à compter sur l'organisation autogestionnaire des exploités eux-mêmes et sur l'action directe bien pensée.

La classe politique de tous bords, du bord le moins sympathique au plus sympathique n'a qu'un souci : conquérir le gouvernement pour mener sa politique d'en haut. Une affaire qui ne nous concerne pas.

Il est grand temps que les sociétés humaines oeuvrent pour installer la démocratie directe, en commençant par en bas, entre les exploités pour décider des luttes concrètes à mener et pour changer radicalement la société à long terme.

Au prochain rendez-vous face aux faiseurs de fric ! Tout aussi pacifique, mais tout aussi déterminé. Avec l'imagination et la créativité à l'ordre du jour.

Nous savons que AC! [1] a engagé des actions coordonnées de pique-nique dans les hôtels Accor, depuis septembre 2004. Suite au licenciement de Faty d'un hôtel après 10 ans de travail. Dans un but limité et précis: faire reculer le recours à la sous-traitance, laquelle contribue à la précarisation.

En espérant cette fois, que l'appel du collectif de soutien aux travailleurs précaires de Dax sera entendu, dans notre région, par les militants et la population au point de faire nombre à notre tour, pour obtenir un recul effectif des conditions de précarité, face aux exploiteurs sans scrupule. Mais aussi pour la construction d'une autre société.

août 2005

[1] Agir contre le Chômage.

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