A chacun sa merde !

...la nouvelle philosophie des temps modernes...

 

Créé : 2009-07-09
mise à jour : 2009-11-04.
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Résumé

En fait, « on » fait circuler des ragots sur ceux qui, soi-disant, ne voudraient pas travailler. Pour mieux cacher le fait qu'« on » ne veut pas les embaucher !

Ce qui suit n'est qu'un tout petit exemple concret, parmi un grand nombre d'autres. Il est temps d'ouvrir les yeux. À l'heure où un flot des licenciés se retrouvent sans emploi. Parce qu'ils ne veulent pas travailler ???...

Personne n'est obligé d'embaucher, pas même une commune. Mais, la moindre des choses est d'assumer pleinement ses décisions, y compris ses refus d'embauche.

il y a du travail sur la commune

Ecoulement des eaux

chemin sous la pluie
L'eau n'est plus canalisée dans les fossés. Et les fossés ne sont pas entretenus. Les buses qui traversent sous les routes se bouchent, provoquant des débordements sur la chaussée. La localisation des aménagements d'écoulement des eaux est-elle encore connue ?

routeRuisseau Les conduits, creusés dans la terre normalement, depuis le goudron des routes en pente, vers les fossés ne sont plus réalisés.

Or, on constate que la météo devient de plus en plus instable, avec des caprices plus fréquents, qui devraient conduire à la recherche de solutions sur ces problèmes élémentaires.

Herbe sur les talus

Les communes voisines (Fargues, Classun, Eugénie) ont des bords de route entretenus. Les habitants du quartier de l'église à Classun, ont des devant de portes et des trottoirs présentables, à la date où cet article est écrit.


pont et panneau
A Buanes, le bord des routes est livré à lui-même. Sauf quelques temps avant les fêtes patronales, ou a lieu une tonte des talus sur toute la commune, au roto-broyeur. L'image de marque de la commune, aux yeux des éventuels visiteurs extérieurs est peut-être sauvée.

virage
L'herbe haute sur les routes étroites et sinueuse de la commune enlève la visibilité et met les automobilistes et les piétons en danger. Il est étonnant que davantage d'accidents n'aient pas lieu. On peut se dire que la plupart des habitants font preuve d'une extrême prudence sur ces routes.


pont degagé
On peut remarquer que le pont du Bahus, (juste le pont), a eu droit à une tonte. Un ouvrage d'écoulement des eaux aussi sur la petite route de la vallée du Bahus qui rejoint le quartier Horbaziou.


ponteau
Et quelques autres endroits comme ça, ciblés.

L'entretien sous les lignes téléphoniques est particulièrement négligé. Les suites de l'ouragan de janvier ont engendré des interventions qui, heureusement, ont bénéficié à des situations très dégradées sur la commune. Comme sur la route D25 vers Saint-Sever, par exemple. Où enfin, des poteaux ont été remplacés.

téléphone

il y a des ressources financières

Il n'est pas très facile à des habitants, d'accéder à des informations sur la gestion de la commune. Pas le moindre bulletin municipal (il fût un temps où il y en avait un). Même pas un site internet, alors qu'un espace est retenu sur le Web, depuis un bon moment. (www.buanes.fr).

Un petit panneau d'affichage extérieur reçoit quelques informations. Un panneau à l'intérieur de la mairie en affiche d'autres.

On n'est pas très certains que si on allait assister aux séances du conseil municipal, comme chaque habitant en a le droit, on serait accueillis avec sourire et bonne humeur. Mais qui sait ? On peut se tromper, n'est-ce pas ? En tout cas, personne n'invite les habitants à y venir. Certains savent-ils qu'ils en ont le droit ? Et oseraient-ils ?

Selon l'interprétation qu'on peut faire d'un papier affiché un jour sur le panneau extérieur de la mairie, on peut raisonnablement penser que le budget municipal est en excédent , à l'heure actuelle.
En effet, on pouvait lire que le compte administratif de l'exercice 2008 fait apparaître un excédent de fonctionnement de 46 714, 53 euros. Qui, ajouté à l'excédent reporté de 45 111, 64 euros forme un excédent de gestion cumulé de 91 826, 17 euros, au 31/12/2008.

Un poste à temps complet au SMIC (10% congés payés compris) coûte à un employeur, sans la moindre aide de l'Etat, dans les 28 000 euros par an.

C'est peut-être ce que peut coûter le temps partiel d'une secrétaire de mairie ajouté à celui d'un cantonnier. Dans les 14 000 euros par an chacun ?

On peut estimer que les appointements d'un maire et ceux de trois adjoints devraient tourner dans les 16 000 euros par an, mais on est peut-être en dessous ?

 600 euros pour 6 mois de contrat, c'est le coût d'un CAE[1] tempête pour la collectivité employeur ? (Contrat d'accompagnement à l'emploi).
Dans la conjoncture, les plus fortement assistés entre les employeurs et les autres, ne sont pas toujours là où l'on voudrait le faire croire à tout prix.

On ne connaît pas les montants des marchés publics passés avec une entreprise qui a reçu la charge par le conseil municipal, de fleurir le bourg avec œuvres de maçonnerie et de boiserie.

il y a des demandes d'emploi

On sait très bien qu'il y a des demandes d'emploi. Et des gens qui ont des ressources humaines en travail à proposer. Lorsque cette utilité sociale est refusée par les gens de la société, on place des humains dans l'impossibilité d'avoir une monnaie d'échange. On les jette, l'air de rien, dans l'exclusion économique et sociale. Et on le leur reproche !

En matière de personnes privées d'emploi, la commune de Buanes n'a rien à envier au niveau national. Avec ses 15,4% en 1999 et ses 11,2% en 2005 de taux de chômage.

Si on considère qu'en 2005, la population était de 243 habitants, on peut donc considérer que 27 personnes sont privées d'emploi sur la commune. Un nombre non négligeable, mais négligé.

En juin 2009, ce courriel a été adressé à l'e-mail de la mairie. La secrétaire a fait son travail et a répondu. Voici l'échange :



   Bonjour,

   J'ai bien reçu votre candidature par mail, et 
je transmets la copie au Maire et aux conseillers municipaux.

Cordialement

La secrétaire de mairie

----- Original Message ----- 
From: <demandeur@hebergeur.fr>
To: <mairie-buanes@wanadoo.fr>
Sent: Saturday, June 06, 2009 3:38 PM
Subject: candidature - offre de services



> à Monsieur le Maire,
> à Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux
>
> -->  sous couvert de la secrétaire de mairie
>
>
>
> Bonjour,
>
> Le dispositif des chèques emploi service universel CESU) permet
> d'embaucher pour quelques heures selon les besoins, des salariés
> occasionnels, dans un cadre simplifié, qui est aussi ouvert,
> semble-t-il, aux collectivités territoriales, par exemple, les communes.
>
> http://www.travail.gouv.fr/
> http://www.cesu.urssaf.fr/
> http://www.pole-emploi.fr/
>
> Je vois qu'il y a des besoins insatisfaits sur la commune de Buanes. Et
> que le budget communal est excédentaire. Je propose donc mes services
> occasionnels à la collectivité, dans le cadre de CESU. Ce qui
> laisserait à la mairie la possibilité de faire faire des heures selon
> les besoins ou pas.
>
> La conseillère de l'ANPE me recommande d'attirer l'attention du maire et
> des conseillers municipaux sur les possibilités de contrats CAE tempête
> (contrats aidés) mis en place par le département des Landes, où
> l'employeur est fortement subventionné par les contribuables.
>
> En espérant lire votre réponse, même négative, je vous adresse, Mesdames
> et Messieurs, l'expression de mes meilleurs sentiments.
>
>
> 
> habitant de la commune

NDLR : 4 mois plus tard, cette prise de contact n'a pas reçu la moindre réponse sous quelque forme que ce soit, de la part du moindre responsable public en poste !

Beaucoup de communes sur les Landes, ont mis en place des CAE[1] tempêtes. Pas loin de Buanes, puisque même la municipalité de Classun l'a fait et a publié récemment une offre en ce sens, cet été. Qui a d'ailleurs été pouvue en cette période. L'impact de l'ouragan Klaus, en janvier 2009, sur cette zone du Tursan le justifie donc.

L'employeur municipal n'a presqu'aucune charge locale, puisque sur ce genre d'embauche, l'Etat assume la majeure partie des salaires par une subvention (qui peut aller jusqu'à 95% du smic) ; ainsi que des charges patronales sous la forme d'exonération. Ce qui doit ramener le coût employeur du CAE[1] (mi-temps de 20 heures par semaine) aux alentours de 1 200 euros par an pour une commune employeur (ou moins).

Par an (estimation 2009, aide État : 90%, smic horaire brut : 8,82 euros)


COUT PATRONAL TOTAL (10% congés payés inclus) :    15 973,95 euros.
Cotisations patronales éxonérées :                 -4 000,00 euros.
Reste environ :                                    11 974,00 euros.

Subvention de l'État (90%) :                      -10 776,00 euros.

Reste environ par an :                              1 198,00 euros.
soit environ 100 euros par mois à la charge de la commune employeur.

En cas d'erreur, veuillez envoyer vos corrections. Merci.
asso.croisee.chemins@free.fr

Par mois (exemple 2004, aide État : 65%, smic horaire brut : 7,61 euros)

exemple en 2004

Le coût employeur, taux plein, en 2009, sans éxonération, sans subvention étatique à l'employeur, sans congés payés au salarié s'élève à 14 euro par heure environ. La mauvaise volonté des employeurs subventionnables est caractérisée.

 Il serait même possible d'embaucher en CESU[2] afin que l'employeur décide d'heures de travail au fur et à mesure des besoins, sans contrainte d'un volume horaire de 20 heures par semaine, et sans contrainte d'un contrat à durée déterminée.

On nous dira « qu'il n'y a pas d'embauche, car la commune a mécanisé les travaux. C'est comme ça que les choses fonctionnent de nos jours. » (langue de bois).

On répondra que la mécanisation utilisée d'une façon mal comprise, déverse davantage de revenus dans la poche de certains et rejettent les autres dans l'exclusion économique. Alors, que la mécanisation était conçue pour que l'Homme épuise moins sa force physique dans les travaux que la machine peut faire. Mais le travail libéré et les ressources libérées par la machine n'ont pas été partagées... Les rapaces de toutes les couleurs socio-politiques ont accaparé les progrès techniques pour le compte de quelques-uns. Jetant les autres dans l'ornière. Et en plus, jetant l'opprobre sur eux !

La situation de l'emploi dans le pays, sur chaque commune, et le droit à un revenu pour chaque habitant, en échange de ses services, sont des préocupations pour un certain nombre de décideurs. Pas pour tous, loin de là.

À certains endroits, la mode est ailleurs qu'à l'esprit républicain. La philosophie consiste plutôt à un précepte très simple, même quand on a choisi librement de se faire remettre la charge des affaires de la collectivité :

« À chacun sa merde ! pourvu que moi, je me tire d'affaire. »
...la nouvelle philosophie des temps modernes...

Celle avec laquelle une collectivité, un pays s'écroule à petit feu et à coup sûr.


 

[1] CAE : Contrat d'Accompagnement à l'Emploi (6 mois, renouvelables 2 fois au maximum).
[2] CESU : Chèque Emploi Service Universel.


 

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