Chasse : faire accepter l'inacceptable par tous les moyens ?

chemin de terre pres habitation

40 mètres d'une habitation !

Les faits

samedi 6 décembre 2008

Le président de l'association de chasse de Buanes frappe à la porte pour annoncer qu'une battue aura lieu le lendemain matin.

Ce président prend la précaution de contacter les habitants proches des lieux de battues administratives. Une pratique très récente, après des années d'incidents et d'accrochages avec l'association de chasse buanaise.

Lors de cette visite, les détails de la battue ne sont pas précisés, si ce n'est que le gibier sera rabattu sur le champ de maïs à l'Ouest de l'habitation.

dimanche 7 décembre 2008

9h00 CET. Une collection de chasseurs s'installe sur le chemin de terre qui longe le lieu-dit et se gare à sa hauteur. Formant une ligne armée depuis le croisement de ce chemin de terre avec la route départementale, au Sud, et jusqu'au croisement avec la route communale au Nord.

Des chasseurs sont donc positionnés à 28 mètres de la maison d'habitation, le dos à l'habitation, les armes tournées à l'opposé vers l'Ouest.

Un jeune chevreuil traqué se paralyse à quelques mètres du chemin de terre, dans le champ, à quelques mètres des chasseurs en position, et de la maison d'habitation. Il est abattu précisément à cet endroit.
Tir exécuté à 28 mètres de la porte de la maison.
Impact mortel 12 mètres plus loin. Soit à 40 mètres de l'habitation.

Demande de solution acceptable

chevreuil

Le problème

Des passe-droits

Les battues administratives sont soumises à des réglementations précises. Entre autres, la pratique de la chasse à 150 mètres des habitations. Et respect des angles de tir par rapport aux habitations.

Questions : est-ce que le maire de la commune cautionne la situation ci-dessus ? Est-ce que le préfet du département la cautionne ?

Il ne faudrait pas que cette amélioration qui consiste à prévenir les habitants proches d'une battue, ne servent qu'à laisser croire que ces habitants sont d'accords avec les passe-droits que se prennent des chasseurs. Ni à les faire consentir.

Groupes de pression et influence

Dans les Landes, on évalue le nombre de chasseurs à 100 000 environ sur une population de 300 000 habitants environ. Les pressions des organisations de chasseurs sur les hommes politiques qui ont besoin d'électeurs et sur les habitants proches des lieux de chasse, sont extrêmement puissantes. Clientélisme politicien oblige.

Les moyens de pressions employés sur les habitants et notamment, les habitants qui sont qualifiés d'anti-chasse, et qui cumulent en plus une situation sociale et des opinions qui dérangent, dépassent souvent ce qu'un pays qui se prétend basé sur les Droits de l'Homme et sur la République (Res Publica), devrait tolérer.

On a pu observer de la part de certains chasseurs individuels ou organisés, à l'égard d'habitants, des provocations, des coups de force pour s'imposer sur des zones illégales, des destructions d'animaux domestiques, etc. et même, autres méthodes, des tentatives de corruption de l'habitant pour lui faire admettre des passe-droits (proposer d'offrir de la viande de chevreuil à des gens jetés dans la pauvreté en échange des yeux fermés. Alors qu'en dehors de ça, les pauvres peuvent crever de faim et les chasseurs s'empiffrer.). Sans que les pouvoirs publics de proximité ne bougent le petit doigt, à notre connaissance.

Loi et éthique, bafouées sciemment

La loi n'est pas toujours égale à l'éthique, certes. Ce qui est légal dans certains régimes ou dans l'histoire peut constituer des atteintes aux Droits de l'Homme. C'est facile à démontrer. D'autant plus que la loi n'est discutée et proclamée que par une minorité et imposée à tout le monde.

Cependant, certaines lois ont la vertu de réguler le respect entre les chasseurs armés en action et les habitants paisibles. Lorsqu'elles sont bafouées, c'est le début du franchissement de la ligne jaune et on peut se demander à quel moment et jusqu'où, ces franchissements vont se poursuivre, lorsqu'on observe qu'ils persistent par des méthodes dures ou par des méthodes douces. Et qu'ils sont pratiqués par des gens en armes, qui s'abritent derrière un maire ou un préfet, derrière l'obligation dont ils prétendre être les objets, pour justifier et imposer l'exécution de leur action, ainsi que leurs débordements dans des conditions discutables.

chevreuil

Prévenir le pire

Le jour où un nouvel accident grave se produira (comme il s'en est déjà produit dans le département et ailleurs) dans des conditions où la réglementation n'aura pas été respectée, il coûtera très cher à chaque responsable à tous les niveaux et aux auteurs. Surtout avec les antécédents qui auront laissé des traces et qu'il sera possible de remettre en lumière. Mais le compte de la victime sera réglé définitivement. Donc, mieux vaut prévenir avec fermeté dès le moindre débordement.

Les passe-droits acceptés avec résignation par la population, en matière de chasse, ou en toute autre matière, sont un fléau qui conduise les relations sociales au pire. En une période où il est justement nécessaire de se ressaisir sur les terrains sociaux et économiques, dans un esprit d'égale liberté et de justice sociale. Si l'on ne veut pas faire quelques pas de plus encore vers la catastrophe sociale sous la révolte légitime de celles et ceux qui sont bafoués, niés, écrabouillés depuis trop longtemps par des clans qui exercent leur domination sur autrui avec persistance.

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