Pulvérisation de fongicide sur le domicile d'habitants.

« épisode 2, l'esprit bulldozer, je passe en force. »

24 mai 2010

Suite de l'épisode 1 : http://arc.en.ciel.free.fr/croisee/mars2008/phyto/
Voici l'épisode 2 : http://arc.en.ciel.free.fr/croisee/mars2008/phyto/rebelotte.html


rampe

Problème fondamental

Est-ce que des habitants ont le droit de ne pas être contraints par la force, à respirer des produits chimiques qu'un exploitant agricole vient déverser précisemment à leur domicile ?

Non ! Les habitants n'ont pas le droit !
Ils ont le droit de fermer leur gueule !
C'est décidé par un GAEC ! À Buanes.

Le dictat local de l'exploitant !
Le viol des droits de l'habitant.

Après les contacts de visu et la lettre AR, on aurait espérer que cet exploitant ait au moins une démarche vers ces habitants avant d'intervenir. Non ! Pas du tout ! Pas la moindre volonté de tenir compte d'autrui. (« On leur a donné des chutes de bois, ils n'ont pas à nous marcher sur les pieds ! »)

Approche et contact de visu (une tentative de plus)

Le tracteur s'approche sur la petite route communale, rampe pliée. Il commence à passer par dessus la tranchée à l'entrée du champ, faite pour protéger l'habitation voisine, des coulées de boue qui avaient eu lieu. A force de passer, sans autre aménagement, la tranchée s'affaiblit et la prochaine pluie orageuse pourra provoquer encore une fois, un préjudice de plus, à cette habitation.

Intervention immédiate auprès de l'exploitant du GAEC pour attirer fermement son attention à propos de la direction des vents qui soufflent précisemment vers l'habitation. Oserait-il parler d'impolitesse, alors qu'il ne tient absolument aucun compte de ces gens, qu'il ne daigne pas faire la moindre réponse, le moindre geste suite au courrier qu'il a reçu ? (Certes, c'est une habitude de la part de certaines personnes. Ça doit être contagieux.)

Il tourne la tête dans tous les sens et finit par déclarer que les vents sont faibles.
Compris. Le type s'en fout complètement. A propos des risques de toxicité, il déclare qu'il est en bonne santé depuis qu'il fait ça. Le fait est qu'il pulvérise sans la moindre protection, ni cutanée, ni respiratoire... C'est sans doute sa liberté, mais ce n'est pas un argument pour imposer à autrui ces risques, alors qu'ils n'y consentent pas du tout.

Les vents

30 à 75% des produits épandus sont transférés dans l'air

Ce jour-là et à cette heure-là, les vents soufflent encore du champ vers l'habitation. La température est de 35°C au soleil, ce qui augmente les risques de phytotoxicité. Quelques heures après la pulvérisation, le vent a cessé provisoirement.

Des graines de semences avaient déjà volé lors des semis d'orge et poussent près de l'habitation.

Les produits phytosanitaires paraissent agresser chimiquement l'ortie. Ce qui confirmerait, s'il le fallait, le transfert dans l'air, des produits vers l'habitation, sous l'effet du vent.

Un clic sur les photos pour agrandir.

graines d'orge orties
contaminées

Quels produits ?

Lors de ce nouveau contact direct, demande insistante de l'identification du produit.
Réponse répétitive : fongicide.
Quelle marque ? Quel identifiant ? Fongicide. Fongicide. Fongicide...

Ces substances ne sont pas toxiques, nous dit-on, mais on sait très bien que les emballages portent la mention du centre anti-poison. Pourquoi faire ? Pour faire joli ?

Maintien du secret sur la pulvérisation. Ce silence est particulièrement inquiétant :

Pour chaque substance active, la directive prévoit une évaluation du risque sanitaire et écologique (de la substance elle-même et de ses principaux métabolites) dans le cadre d'un usage déterminé. Si le risque est considéré comme acceptable selon les critères réglementaires, la substance active est inscrite à l'annexe I de la directive européenne (liste positive des substances actives autorisées en Europe) :
http://eur-lex.europa.eu/fr/index.htm/

La Directive 91/414/CE oblige à la révision de toutes les substances actives mises sur le marché avant 1993. Ce processus de révision est toujours en cours, la liste des produits utilisables est donc constamment modifiée.

Pour plus de détails sur les règles d'évaluation des produits et sur l'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), il est possible de consulter le site de l'INRA2 :
http://www.versailles.inra.fr/ssm/.

Citation extraite du rapport 2006 du Conseil général de l'Allier :
http://www.atmosfair-bourgogne.asso.fr/tele/AB54-Pesticides2006.pdf

Conflit d'intérêt

Un exploitant a, certes, le droit d'exploiter les sols qu'il possède ou qu'il loue. C'est la moindre des logiques.

Mais a-t-il le droit, pour autant, de bafouer à ce point les droits de gens qui habitent la même commune ?

D'autant, qu'il a la possibilité de tenir compte simplement des vents, ou mieux d'éviter de cultiver avec phytosanitaires, (pour ne pas dire pesticides), lorsqu'une parcelle est tout près d'une habitation et alors qu'il dispose de nombreuses autres parcelles. Ou alors qu'il ose carrément semer près de chez lui et qu'il pulvérise dans l'air des gens de sa famille et les enfants, s'il en est capable... Chut ! Si ça se trouve, il le ferait !

Mais pour agir avec bon sens, il est nécessaire d'être animé par des mobiles plus respectueux de ses semblables que par celui de la pression du chiffre d'affaire de l'exploitation. (Et cette parcelle concerne moins d'1 ha).

Mais, ils ont raison, ils ont raison...
Comme BP (British Petroleum), la société pétrolière qui balance plus de 800 000 litres de pétrole par jour depuis des semaines dans l'Atlantique, pour du fric.
Ils ont raison, et on doit fermer notre gueule et laisser faire, n'est-ce pas ?
(Alors qu'un des habitants, en plus, a des antécédents d'allergie respiratoire aigue.)

« Certains agriculteurs ne savent plus cultiver sans produit. En 2 ou 3 générations, les paysans soucieux de la Terre et des Hommes ont presque tous disparus. Formatage par les multinationales, qui ont de tout autres intérêts. Ce qui compte, ce n'est plus l'amour de la terre, l'honneur de nourrir sa famille et le pays ; ce qui compte, c'est le timing, le rendement et le chiffre d'affaire. »

La tension monte, il est temps de rechercher une médiation impartiale, auprès de ceux dont c'est le rôle et la compétence... Contacts avec la municipalité.

Et il remet ça le 27 mai...

Votre commentaire ?
asso.croisee.chemins@free.fr


© 2010 asso.croisee.chemins@free.fr - http://arc.en.ciel.free.fr/croisee/mars2008/phyto/
Toutes reproductions non commerciales et sans but lucratif encouragées avec indication des sources et texte intégral. Tous autres droits réservés: prendre contact.